Grâce à Pierre Haski

     Pierre Haski, de France Inter,  relaie aujourd’hui dans sa chronique géopolitique une information intrigante qui, sans cela, et sans être secrète, fût restée cantonnée au milieu des professionnels de la diplomatie : selon l’ambassadeur des États-Unis, l’Afrique du Sud aurait secrètement livré des armes à la Russie.

       Pour plus de précisions, on ne saurait trop recommander la lecture ou la réécoute de  la totalité de cette chronique

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-mercredi-17-mai-2023-8324218

       Mon propos n’est pas de revenir ici sur le fond de l’affaire, qui est très bien analysé par le chroniqueur, à savoir la neutralité ambiguë, mais compréhensible de certains pays du tiers-monde dans le conflit ukrainien.

       Au risque de paraître futile, il consiste à mettre le doigt sur la forme, parce que c’est une forme qui, à la manière des structures mises en évidence par un  Lévi-Strauss en anthropologie, ou par un Vladimir Propp à propos de la morphologie des contes merveilleux, me semble récurrente en diplomatie.

      

       Le président sud-africain Ramaphosa savait que cette livraison avait eu lieu (ça n’a pas pu se faire « à son insu »). Et le gouvernement des États-Unis sait que Ramaphosa le savait. Et Ramaphosa sait que le  le gouvernement des États-Unis sait que Ramaphosa le savait. Mais Ramaphosa dit qu’il ne le savait pas (il « annonce l’ouverture d’une enquête »). Il sait qu’on ne le croira pas, mais pense qu’on fera semblant de le croire.

 

       Théâtre de la diplomatie. Voir aussi  ICI

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0