En agissant comme si ce que nous tenons pour vrai l’était vraiment, nous contribuons à le faire advenir.
Sur un marché, lorsqu’un spéculateur est persuadé, même sans raison, que le prix d’un actif va augmenter, il l’achète. S’il est suffisamment puissant pour constituer à lui seul une part importante de la demande, ou s’il est suffisamment influent pour entraîner une masse d’imitateurs, le prix de cet actif va s’élever, et ce qui était prévu (sans raison, voire à tort) par notre spéculateur va effectivement se réaliser.
C’est ce phénomène qu’on nomme « prophétie autoréalisatrice ».
Je suis persuadé que ce modèle peut être appliqué au-delà des marchés, et jusqu’à des phénomènes extra-économiques.
Quelques exemples.
La multiplication des signalements d’actes et paroles antisémites a occupé le devant de la scène médiatique en ce début d’année 2019, justifiant pleinement l’idée d’une remontée significative de l’antisémitisme en France, et rappelant tragiquement, selon la formule consacrée, « les heures les plus sombres » de notre histoire. La volonté d’ériger précipitamment le maximum de garde-fous face à ce phénomène inquiétant a conduit le débat public à poser la question du rapport entre antisémitisme et antisionisme, comme si le second phénomène, telle une bactérie en incubation, constituait un signe avant-coureur du premier, dont il faudrait par conséquent se débarrasser préventivement. L’antisionisme est-il assimilable à l’antisémitisme ? En est-il à tout le moins la porte d’entrée, qu’il conviendrait de refermer avant qu’il ne soit trop tard ? En un mot, l’antisionisme est-il la première forme que prendrait le virus de l’antisémitisme ?
Ce débat constitue surtout une excellente illustration du pouvoir qu’ont les représentations mentales de modifier le réel et de la nécessité pour tout discours ou toute action d’en tenir compte.
Qu’est-ce que l’antisémitisme ?
Notons que le terme « sémite » désigne un groupe linguistique, (dont la langue arabe fait partie au même titre que l’hébreu ou le yiddish). Au sens propre, l’antisémitisme devrait englober à la fois le racisme antijuif et anti arabe. Mais l’expression désigne aujourd’hui, par un abus de langage communément admis, la seule hostilité à l’égard des juifs. « L’antisémitisme est le nom donné de nos jours à la discrimination et à l'hostilité manifestées à l'encontre des Juifs en tant que groupe ethnique, religieux ou racial. » (Wikipédia)
Qu’est-ce que le sionisme ?
Quelques définitions au hasard des dictionnaires :
« Mouvement politique favorable à la constitution d’un Etat juif en Palestine » https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/sionisme/
« Mouvement qui visait à la restauration d’un Etat juif indépendant en Palestine, et qui fut à l’origine de la fondation de l’Etat d’Israël » (Hachette, 2005).
Remarquons que cette dernière définition utilise l’imparfait, ce qui sous-entend sans doute que la création de l’Etat d’Israël en 1948 aurait ôté toute raison d’être au mouvement sioniste, dès lors qu’il avait atteint son objectif. Etre sioniste aujourd’hui ne voudrait donc plus rien dire et par là-même, être antisioniste non plus.
Cependant, d’autres définitions, en faisant du sionisme, au-delà du projet, une idéologie, lui rendent sa permanence et son actualité.
« Le sionisme est une idéologie politique fondée sur un sentiment national juif, décrite comme nationaliste par les uns et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un centre territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël (Eretz Israël). » (Wikipedia).
6 avril 2017
6 octobre 2016
6 octobre 2016
6 juillet 2016
6 octobre 2014
6 janvier 2015
Or, aujourd’hui, cette existence n’a plus à être prônée. Par conséquent, le sionisme, s’il a encore un sens, et s’il n’est plus un projet, ne peut que s’incarner dans une politique et dans le soutien à cette politique : celle pratiquée par Israël à l’égard des territoires annexés en juin 1967.
La question de l’actualité du sionisme débouche tout naturellement sur celle de l’actualité de l’antisionisme.
Qu’est-ce que l’antisionisme ?
La création en 1948 d’un Etat juif a constitué une réponse particulière à une question tout aussi particulière : celle de la décolonisation de la Palestine, placée sous mandat britannique depuis le découpage de l’empire ottoman au lendemain de la première guerre mondiale. Etre antisioniste à ce moment-là, c’était s’opposer à cette solution religieuse, tant au nom de la laïcité que du droit du peuple arabe de Palestine à disposer de lui-même. Cela avait un sens car il existait alors une alternative à la création d’un Etat juif : constituer un Etat laïc, multiconfessionnel et multinational.
Si le sionisme s’incarne aujourd’hui dans une politique, l’antisionisme désigne logiquement l’opposition à cette politique. Celle-ci comporte des constantes : poursuite de la colonisation en Cisjordanie, maintien dans la bande de Gaza d’un blocus assez cruel pour qu’on puisse qualifier cette zone de « prison à ciel ouvert ». L’opposition à cette politique est une forme moderne et particulière de cet anticolonialisme qui s’est illustré jadis un peu partout dans ce qu’il était convenu d’appeler le « tiers-monde »..
Aujourd’hui, l’antisionisme présente une face radicale et belliqueuse, prônant la destruction de l’Etat d’Israël. On la retrouve sans surprise dans les discours et les actes des courants les plus extrêmes de l’islamisme sunnite ou chiite ; les tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza (tenue par le mouvement Hamas) et les diatribes du Hezbollah libanais et des ayatollahs iraniens en sont des manifestations inquiétantes pour la population israélienne.
Pour autant, la résistance à cette colonisation ne se réduit pas à cette tendance violente et nihiliste. Sans revenir sur la fameuse résolution 3379 de son Assemblée générale, votée le 10 novembre 1975, qui déclarait que le sionisme était une forme de racisme[1], notons tout de même que l’ONU s’est opposée à plusieurs reprises à la politique israélienne. Pour en rester à l’essentiel, la résolution 242 du conseil de sécurité, votée le 22 novembre 1967, réclamait le retrait par les forces armées israéliennes des territoires occupés à la suite de la guerre des six jours (juin 1967), demande réitérée en vain dans la résolution 338 du 22 octobre 1973. La résolution 476 du 30 juin 1980 s’opposait à l’occupation de Jérusalem. Du côté de la société civile, notons que la cause palestinienne suscite depuis longtemps bien des sympathies en Europe, dans des milieux qu’on ne peut soupçonner d’antisémitisme. L’Association France-Palestine-Solidarité, qui dénonce la collaboration de certaines entreprises françaises à la colonisation israélienne, reçoit ainsi le soutien, entre autres, de la Ligue des droits de l’Homme, du CCFD terre solidaire et de plusieurs grandes organisations syndicales[2]. D’autres[3] prônent le boycott (technique non-violente par excellence) des produits en provenance des colonies israéliennes ou des investissements dans les territoires occupés.
De même que les luttes anticoloniales ne visaient pas la destruction des métropoles, de même il est concevable de s’opposer à la colonisation de la Palestine sans vouloir la destruction de l’Etat d’Israël. Comment nommer cette forme d’anticolonialisme autrement que sous l’appellation d’antisionisme ?
L’antisionisme et l’antisémitisme sont évidemment deux notions à distinguer.
Non seulement tous les juifs ne sont pas sionistes, mais un certain nombre d’entre eux, parmi les plus orthodoxes, pensent que le peuple juif doit attendre la venue du Messie avant de prétendre à une quelconque « terre promise ». Ce courant était donc totalement opposé à la création d’un Etat devançant en quelque sorte l’appel du Messie.
Inversement, à l’époque où s’est posée la question de la concrétisation du projet sioniste (fin XIXe, début XXe siècle), beaucoup d’antisémites étaient sionistes. Ils obéissaient à une logique simple : la haine des juifs et la volonté de les éloigner de chez eux les conduisait à voir d’un très bon œil la perspective de leur émigration vers un Etat qui leur serait dédié. Antisémite notoire, Edouard Drumont écrivait : « A ce peuple qui est un peuple, le docteur Herzl veut redonner une Patrie ; et je n'y vois pas d'inconvénient pourvu que cette Patrie ne soit pas la mienne... le mouvement sioniste représente l'élément démocratique de la juiverie »[4] Ou encore : « Le Juif qui aspire à se reconstituer une patrie est digne d'estime... Le juif qui veut avoir un drapeau est un brave Juif... La France aux Français ! La Palestine aux Juifs ! »[[5]
Enfin, qu’elles aient tort ou raison, il existe un certain nombre de personnes, qui se reconnaissent dans une tradition progressiste, laïque, anticolonialiste, et qui, par conséquent, s’opposent à la fois à l’antisémitisme et au colonialisme israélien. Certaines d’entre elles peuvent même remettre en cause l’existence de l’Etat hébreu. On peut leur donner tort en considérant que l’Histoire a définitivement réglé cette question. Mais on n’a intellectuellement pas le droit d’en faire purement et simplement des antisémites.
Comment une fausse représentation peut devenir vraie
La confusion entre l’antisémitisme et l’antisionisme est donc une représentation fausse par essence. Mais elle est alimentée par une représentation symétrique tout aussi fausse. Si certains confondent l’antisémitisme et l’antisionisme, c’est en partie parce que d’autres confondent le sionisme et la judéité, la communauté juive et l’Etat d’Israël. Allons plus loin : cette seconde représentation légitime la première et la rend vraie.
Démonstration.
Aujourd’hui, la contestation du sionisme s’incarne dans la résistance palestinienne à la colonisation israélienne des territoires occupés de Gaza et de la Cisjordanie. Tous les Israéliens n’approuvent pas la politique de leur gouvernement. Il en résulte qu’utiliser le signifiant « les juifs », pour désigner l’Etat d’Israël constitue une représentation fausse, mais néanmoins répandue. Il est d’ailleurs facile d’en expliquer, sinon d’en excuser le succès, par le fait que l’Etat d’Israël, à l’encontre de tout principe de laïcité, se proclame un Etat « juif ». On peut comprendre que tous ceux qui ont combattu en vain la création de cet Etat, et plus particulièrement ceux qui ont perdu leur maison dans l’affaire, ainsi que leurs descendants, aient un peu de mal à accepter le fait accompli, quelle que soit son irréversibilité aujourd’hui. Même lorsque leurs représentants ont reconnu officiellement l’existence de l’Etat d’Israël, (c’est le cas de l’Autorité palestinienne qui gère la Cisjordanie), l’intégration de cette reconnaissance par les peuples concernés n’est pas acquise. Or, la reconnaissance ou le refus de la reconnaissance passe par la seule arme qui leur reste : les mots. Prononcer le mot « Israël » équivaut à une reconnaissance. A ceux qui, à tort ou à raison, s’y refusent, ne reste guère que le signifiant « les Juifs » pour désigner le colonisateur.
Mais cette perception est paradoxalement renforcée par les représentants les plus virulents du courant sioniste. Pour un habitant des territoires occupés, l’image de l’Etat d’Israël est celle de l’oppresseur. Elle trouve sa solidité dans le vécu quotidien de l’oppression (check points, blocus, démolitions, expulsions, etc.). Elle est diffusée à tous ceux qui soutiennent la cause palestinienne, qu’ils considèrent ce peuple comme leur groupe d’appartenance ou de référence. En théorie, il est intellectuellement possible à ces gens-là d’opérer une dissociation entre les représentants du pouvoir israélien dans ces territoires et « les juifs » en général. Leur tâche serait facilitée si l’autre partie prenait sa part dans cette dissociation. Or, c’est l’inverse qui se produit à chaque fois qu’un représentant du courant sioniste ou de l’Etat d’Israël prétend parler au nom des juifs du monde entier, (les appelant éventuellement à faire leur « alyah », c’est-à-dire à émigrer en Israël). Comment s’étonner que les opprimés prennent au mot cette prétention, en considérant à leur tour, certes à tort, que l’ensemble des juifs est impliqué dans l’oppression qu’ils subissent ?
Mais ce n’est pas tout. Par extrapolation, le terme « juif » élargit son domaine de signification de la seule colonisation israélienne de la Palestine à la colonisation en général, puis, par une autre extrapolation, à tout phénomène de néocolonialisme, voire d’impérialisme. L’étiquette « juive » devient multi-usage : elle finit par coller à la peau de tout individu qui, de par le monde, a une activité jugée impérialiste, consistant à investir depuis une métropole industrialisée dans un pays émergent. Exemple : Noureddine, cet entrepreneur du textile que j’ai rencontré en 1994-1995 à Tunis, au cours de ma recherche doctorale. Né en Tunisie, il avait passé une bonne partie de sa jeunesse à Paris, où il avait fait, dans le fameux quartier du « Sentier », ses premières armes dans le métier du prêt à porter, avant de revenir au pays, pour fonder à Tunis son entreprise de confection. Il racontait que, dans les années 1980, beaucoup de « Juifs » avaient investi en Tunisie. Il s’avère que cette formulation lui servait à désigner le phénomène de la délocalisation, par lequel un certain nombre d’usines textiles installées en France commençaient à cette époque à déménager pour s’installer en Tunisie (il s’agissait à la fois de fuir les menaces que l’arrivée de la gauche au pouvoir en France en 1981 était supposée faire peser sur eux, et de profiter à l’inverse des avantages promis par une nouvelle politique tunisienne d’accueil du capital étranger). Notons que dans la bouche de Noureddine, le qualificatif n’était pas péjoratif, loin s’en faut, l’admiration qu’il vouait à ces aventuriers dits « juifs » étant à la mesure de la critique qu’il faisait du dirigisme de l’Etat tunisien.
Petite parenthèse. Mythologie de l’altérité.
Noureddine est-il antisémite ? Je ne le crois pas. Mais son vocabulaire, oui. Il y a donc une sémantique antisémite, qui n’est qu’un cas particulier de ce que j’appellerai « mythologie de l’altérité » : nommer l’inconnu rassure, et donne l’illusion de la connaissance. « Juif », mais aussi « Arabe », « Musulman », « communiste », et tant d’autres signifiants, jouent ou ont joué ce rôle.
« Arabe » servait au colonisateur à qualifier d’une manière générale les populations soumises du Maghreb, en oubliant leur diversité. Et cela s’explique : quand l’Algérie était française, les Algériens, n’étant ni algériens ni vraiment français, qu’ils fussent effectivement d’origine arabe ou amazighte, furent en bloc déclarés « arabes ». Un Albert Camus n’y a pas échappé.
Le complotisme antijuif a quelque part son pendant dans un complotisme antimusulman. Sur LCI, le 4 mars 2019[6], à propos du port du voile islamique (mais le quel ? Hijab, niqab et burka étaient allègrement confondus) François de Closets, évoqua une « entreprise musulmane mondiale » (j’ai bien dit « musulmane », pas « islamiste »). Gommée la diversité du monde musulman, le clivage entre sunnites et chiites, entre extrémistes et modérés, entre tenants de l’Islam politique et musulmans quiétistes, entre Frères Musulmans et djihadistes : tout relèverait d’une « entreprise musulmane » mondiale.
Aujourd’hui même, on peut lire sous la plume d’un journaliste algérien critiquant les choix de priorités en matière d’investissement public, que la future mosquée d’Alger est (sera) construite par des « communistes ». Citons : « En 2019, le pouvoir n’a plus d’argent et de logements à distribuer. … Il n’y a plus de grands projets à inaugurer. Il y a bien eu la relance de la raffinerie de Sidi Rezine, … Il y a aussi cette grande mosquée (d’Alger) construite par des ouvriers communistes et qui a coûté l’équivalent de plusieurs hôpitaux modernes. … »[7]. Fin mot de l’histoire : les Chinois – investisseurs, ouvriers - sont très présents en Algérie dans le bâtiment
Fin de la parenthèse
Pourtant, une extrapolation de plus – de l’impérialisme à la finance – et l’antisionisme peut déraper vers l’antisémitisme complotiste le plus éculé, celui qui diffuse le fantasme d’une organisation occulte juive qui téléguiderait les pouvoirs politiques sur la planète entière. Comme le soulignait Natacha Polony[8], le terme « sionisme » sert à ces complotistes-là pour désigner ce complot imaginaire. Se déclarer antisioniste aujourd’hui, c’est donc s’exposer à être confondus avec eux. Peut-on rire de tout ? se demandait Pierre Desproges. On sait qu’ il répondait : « oui, mais pas avec n’importe qui ». Certains antisionistes peuvent donc ne pas être de bonne compagnie pour d’autres antisionistes.
En résumé, il existe une confusion entre antisémitisme et antisionisme. Il y a deux manières de commettre cette confusion, selon que l’on dénonce ou que l’on défend le sionisme, c’est-à-dire, aujourd’hui, concrètement, selon que l’on soutient ou que l’on condamne la colonisation des territoires palestiniens par Israël. Les parties impliquées dans le conflit israélo-palestinien ont des représentants qui portent une part de responsabilité dans cette confusion :
Ceux qui présentent l’Etat d’Israël comme le porte-parole de tous les Juifs renforcent la représentation du Juif en tant qu’oppresseur et diffusent une représentation confondant le sionisme et le judaïsme.
Il résulte de cette confusion que les Juifs peuvent se sentir attaqués en tant que Juifs à chaque fois que d’autres critiquent le sionisme.
Ceux qui attaquent le sionisme sans faire cette confusion sont alors confondus avec ceux qui la font, et sont perçus comme antisémites. Ils sont en quelque sorte pris en otage par les antisémites.
Il devient en effet difficile d’être antisioniste sans être antisémite lorsque certains déguisent leur antisémitisme derrière l’antisionisme. En d’autres termes, se déclarer antisioniste expose à être confondus avec des antisémites qui déguisent leur antisémitisme en antisionisme. Comment se défendre contre cette sorte d’usurpation d’identité ? Comment l’antisioniste sincère peut-il prouver que ce n’est pas lui qui parle lorsque parle l’antisémite déguisé en antisioniste ? Voilà pourquoi la fausse représentation qui assimile les juifs aux sionistes rend légitime et donne une certaine vérité à la tout aussi fausse représentation qui assimile l’antisionisme à l’antisémitisme.
[1] et qui fut d’ailleurs abrogée le 16 décembre 1991 par la résolution 46/86.
[2] Cgt, Solidaires, et parfois Cfdt, selon les actions entreprises.
[3] BDM, pour : « Boycott, désinvestissement et sanctions »
[4] Edouard Drumont, Le Peuple juif. Paris : Librairie antisémite, 1900, p. 37 et 43.
[5] La Libre Parole, 24 décembre 1903
[6] « 24 heures Pujadas », de 18 h 10 à 20 h 00
[7] Tarik Hafid, «Algérie. La révolte gronde contre le système Bouteflika », Maghreb émergent, Alger, 3 février 2019 ; extrait publié dans Courrier international, n° 1478 du 28 février au 6 mars 2019.
[8] France Inter le 23 février 2019 : « le grand face à face », 12 h 00