L'onomatopée

Définition

Ce qu'en disent les spécialistes

            Formation d’un mot, dont le son est imitatif de la chose qu’il signifie

Exemple  : COUCOU !

 

            Symbolisme phonique.

Illustrations

Moi, ce que j'en dis...

Credit photo Adobe Stock
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Le soft power

            Cette expression a été utilisée par Joseph Neye, dont la langue maternelle est l’anglais, pour désigner cette capacité qu’ont certaines grandes puissances de s’imposer sur la scène internationale, ni part la forcer des armes ni par la puissance économique, mais par leur attractivité culturelle. En, quelque sorte, une manière douce (soft) d’exercer un pouvoir  - qualifié alors d’hégémonie -  par opposition à la manière forte (hard) que serait la violence militaire ou la pression économique. L’expression  a connu tant de succès qu’elle est reprise telle quelle dans le monde entier, c’est-à-dire bien au-delà de l’aire linguistique anglo-saxonne.

            Ce phénomène  manifeste un procédé littéraire qu’on pourrait nommer, dans une première approche : pérégrinisme, soit, par définition, l’« utilisation de certains éléments linguistiques empruntés à une langue étrangère ». Et si l’on voulait préciser, on dirait : c’est un anglicisme, (« pérégrinisme tiré de l’anglais »).

            Or, quelle est l’illustration la plus éclatante du concept de soft power que la capacité de diffusion de la culture anglo-saxonne,  facilitée par l’attractivité de la langue anglaise ?  A tel point que sans ce phénomène, on a peine à imaginer que le concept de soft power eût besoin de naître.

            Dans ces conditions, l’utilisation d’un anglicisme pour désigner précisément l’hégémonie culturelle et linguistique anglo-saxonne est une manière involontairement ironique de mettre en évidence le signifié à l’intérieur même du signifiant, comme lorsque, pour désigner un son ou bruit particulier, on fait ce bruit avec sa langue (onomatopée).

            Pour Roland Barthes, cette compression du signifié dans le signifiant est l’essence de la poésie. Elle s’oppose à la connotation, qui consiste au contraire  à multiplier (par 2, n’exagérons rien) les intermédiaires entre le signifiant et le signifié.