La prétérition

Définition

Ce qu'en disent les spécialistes

            « Feindre de ne pas vouloir dire ce que néanmoins on dit très clairement, et souvent même avec force »

Illustrations

Moi, ce que j'en dis...

« Il ne faut jamais dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau »

 

Dans La Horde du contrevent[1], cette célèbre injonction est inscrite sur la margelle d’un puits maléfique (p. 429). Mais dans ce récit, c’est une partie seulement de la phrase qui est illustrée : « Il ne faut jamais dire fontaine » (tout court). En effet, c’est parce qu’ils ont prononcé le mot « fontaine » que deux des personnages sont victimes d’une sorte de sortilège infernal : ils sont vidés de leur eau.

 

 « Voltaire reçoit sous couvert de l’ambassade de France à Berlin la réponse de Fleury à l’envoi de l’Anti-Machiavel. La lettre a été méditée, car elle est bien entendu destinée à être montrée à Frédéric. Le cardinal estime que le roi de Prusse devrait bien lire un ouvrage rempli de si bons principes. Il insiste sur le respect dû aux engagements souscrits. Voltaire répond aussitôt : “J’ai obéi aux ordres que Votre Éminence ne m’a point donnés ; j’ai montré votre lettre au roi de Prusse.” »[1]

 



[1] Gilles Perrault, Le Secreet du Roi, La Passion polonaise, Fayard, 1992, p. 118

 

« Je n’ai rien à cacher, mais vous devez respecter ma volonté de ne rien vous montrer »

(France 2, Envoyé Spécial, 5 janvier 2012 (propos d’un employeur espagnol de main-d’œuvre étrangère, producteur de fraises (bio)

 

Le langage diplomatique fonctionne beaucoup par la prétérition. Cf. ICI

 

Pour finir, méditons sur l'expression "made in France", qui consiste à évoquer dans la langue de la mondialisation, le refus de la mondialisation

 



[1] Alain Damasio : La Horde du contrevent, Gallimard, folio SF, (La Volte, 2004), p. 429.