
La vie est trop dure,
disait un prolétaire pendulaire
j’en ai marre des trajets.
Moi j’en ai marre d’être âgé,
rétorquait un notaire émérite et grabataire,
ça fait trop longtemps que ça dure.
À tous ceux que mon antre effraie,
je réponds que mon vin est frais,
disait la tenancière d’un bouge austère.
Je précise qu’il est tout frais,
à vous qu’étoufferait
le moindre compliment.
J’ajoute ce complément,
car en la matière, c’est bien connu,
on n’est jamais si bien servi que par soi-même,
depuis longtemps j’ai cessé d’attendre que l’on m’aime,
mais tout de même...
À l’égard des frileux, toutefois,
continuait-elle,
je précise que si mon vin est frais,
mon lit ne l’est pas
et à l’attention des gourmets,
que si mon vin n’est pas encore chambré,
ma chambre, elle,
est déjà meublée.
Mais tout ça c’est pour rire,
ce ne sont que jeux de mots loufoques,
jeux d’animaux loups-phoques.
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