Autres acteurs

            Les militaires impliqués dans le coup d’État

                        Par ordre décroissant dans la hiérarchie :

                                    Jaime Milans del Bosch, chef militaire de Valence, ayant dirigé la division blindée Brunete dans la décennie précédente, « l’âme ou l’une des âmes de la conjuration » selon Cercas.

                                    Général José Juste : dirige à Madrid au moment des faits la division Brunete

                                    Colonel José Ignacio San Martin : chef d’état-major de la division Brunete

                                    Ricardo Pardo Zancada, chargé par Milans del Bosch de soulever la division Brunete

                                    Général Alfonso Armada, deuxième chef d’état-major de l’armée, ancien précepteur, puis secrétaire du roi (avant d’être évincé par Campo). Le palais de Buenavista, à Madrid est son poste de commandement

 

            Les militaires tenus en marge du coup d’État

                        Général Guillermo Quintana Lacaci, capitaine général de Madrid, franquiste loyal envers le roi, supérieur de Juste. Tenu à l’écart du projet, il s’y oppose dès qu’il en a connaissance

                        Cinq Etats-majors régionaux (sur onze) neutres ou bienveillants à l’égard du putsch.

                       

                       

            Les acteurs ayant des responsabilités dans les services de renseignements

                        Au niveau du CESID[1]

                                    Colonel Narciso Carreras, remplissant formellement la fonction de directeur

                                    Lieutenant-colonel Javier Calderón, secrétaire général, mais dirigeant effectivement le service. Il contribue à empêcher la sortie de la division Brunete le 23 février

                                    Général Guttiérez Mellado, fondateur du CESID par fusion entre deux des nombreux organismes qui existaient du temps du franquisme. Il est retenu au Congrès avec les députés.

                                   

                        Au niveau de l’AOME (unité d’élite)

                                    Commandant Cortina, directeur

                                    Capitaine Vicente Gomez Iglésias, son subordonné. Il aide Tejeros à persuader les officiers de la garde civile de l’accompagner pour prendre le Congrès.

                                    Sergent Miguel Sales, brigadier Rafael Monge, brigadier José Moya : officiers de la garde civile appartenant à l’AOME, escortent les autocars qui emmènent les gardes civils au Congrès.

 

Les liens interpersonnels entre les acteurs

            Gomez Iglésias, du CESID est un ami de Tejeros ; il connaît ses plans, est chargé de le surveiller, mais il l’aide.

            Zancada est lié à Del Bosch, qui avait dirigé la division Brunete dans les années 1970.

            Entre Armada et le roi, les liens affectifs ont évolué en dents de scie. Le premier a été précepteur, puis secrétaire du second, avant d’être évincé par Campo. Au moment du putsch, il était en train de retrouver la confiance du roi.

            Calderón a la confiance de Mellado. Un lien d’amitié ancien existe entre eux.

            Campo et Juste sont des amis de longue date

 

Le plan des putschistes et son début d’exécution

 

 

Ce que chacun devait faire 

Ce que chacun a fait.

Bilan à 18 h 00 le 23 février

Tejeros

Prendre le Congrès

A emmené des officiers de la garde civile et pris le Congrès avec eux.

Objectif rempli

Del Bosch

Soulever les militaires de la région de Valence et prendre la ville de Valence

A publié un arrêté d’état d’exception à Valence.

A réuni et convaincu ses généraux

Objectif rempli

Zancada

Soulever la division Brunete et prendre Madrid

A réuni et convaincu ses subordonnés (« chefs et officiers de tous grades ») dans le bureau de Juste, ...

...dont il a obtenu un accord   du bout des lèvres

Objectif rempli

Armada

Se rendre à la Zarzuela pour rencontrer le roi

Attend un coup de téléphone du roi.

Objectif en cours... !

Persuader le roi de l’envoyer au Congrès,

    de l’autoriser à parler en son nom,

    de libérer les parlementaires séquestrés,

    de former un gouvernement

 

            Ce que chacun devait faire : la parole à l’auteur.

« … : après la prise du Congrès, le capitaine général de Valence, le général Milans del Bosch, devait soulever les militaires dans sa région et prendre la ville de Valence, le colonel San Martin et certains officiers de la division Brunete soulevaient leur unité pour prendre Madrid, et le général Armada se rendait à la Zarzuela afin de persuader le roi que la seule façon de résoudre le problème provoqué par les militaires rebelles était de lui permettre  de se présenter en son nom au Congrès pour libérer les parlementaires séquestrés et de former en contrepartie un gouvernement de coalition ou de concentration ou d’unité sous sa présidence et avec les principaux partis politiques. » (p. 96-97).

 

         Bilan à 18 h le 23 février : la parole à l’auteur.

« …, malgré la violence de la mise en scène de l’opération, au bout de dix minutes, aucun obstacle majeur n’entravait plus les putschistes : … , le Congrès était bel et bien séquestré, le général Milans avait bel et bien proclamé l’état d’exception dans sa région et lancé sur Valence quarante chars de combat et mille huit cents soldats de la division motorisée Maestrazgo n°3, la division blindée Brunete était bel et bien soulevée et ses chars de combat AMX-30 prêts à sortir des casernes, et à la Zarzuela le roi état bel et bien sur le point d’appeler le Quartier général de l’armée pour s’entretenir avec le général Armada. S’il est vrai que le sort d’un coup d’état se décide dans les premières minutes de son exécution, il est aussi vrai que, dix minutes après son déclenchement, le coup d’état du 23 février était un triomphe. » (p. 109)

 



[1]Centre supérieur d’information de la Défense (en espagnol Centro Superior de Informacion de la Defensa, a été créé le 14 juillet 1977 et supprimé le 6 mai 2002