Dans un entretien accordé au Parisien le 23 juillet dernier, M. Frédéric Veaux a exprimé son soutien aux quatre policiers mis en examen à Marseille, soupçonnés d'avoir roué de coups un jeune homme dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier, en marge des émeutes. Il a notamment regretté la mise en détention provisoire de l'un d'eux, estimant que "la place d'un policier n'est pas en prison". "Le savoir en prison m'empêche de dormir", précisait-il. Il a surtout ajouté : « L’émotion et la colère passées, il faut se donner les moyens techniques et judiciaires pour que ce fonctionnaire de police retrouve la liberté ».
Qui est M. Frédéric Veaux ? Un représentant d'un syndicat de policiers? Un syndicaliste serait en effet dans son rôle en parlant ainsi.
Non, M. Frédéric Veaux est le Directeur Général de la Police Nationale. Il dépend du ministère de l'Intérieur, donc du gouvernement. Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif.
La décision d'incarcérer ou de remettre en liberté un justiciable relève du pouvoir judiciaire, qui s'exerce en principe de manière indépendante, donc à l'abri de tout commentaire et surtout de toute immixtion de l' exécutif.
Montesquieu, réveille-toi, ils ont oublié la séparation des pouvoirs !
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Laferrière (mardi, 19 décembre 2023 18:55)
Dans tout autre pays démocratique, ce directeur général de la police aurait été limogé immédiatement pour faute professionnelle. Mais en France, le pouvoir judiciaire est contrôlé par le pouvoir exécutif. En effet, le garde des sceaux (ministre de la justice) appartient au pouvoir exécutif, mais nomme aussi les magistrats qui exercent le pouvoir judiciaire...
La séparation des pouvoirs est pourtant un des principes fondamentaux en démocratie. Elle n'est pas totale en France.